Artichaut, légume de la digestion
Cachée derrière un extérieur intimidant, l’artichaut renferme une chair dans laquelle abondent beaucoup de bienfaits santé. Faisant partie de la même grande famille que bien d’autres plantes médicinales populaires, ce légume mal connu n’a rien à envier à ses cousins et cousines pissenlit, chicorée, bardane, chardon-Marie, camomille et arnica.
Le légume de la digestion
Avec ses nombreux nutriments, dont des antioxydants, les vitamines A, B1 et B9, le potassium, le fer et le manganèse, l’artichaut est un légume bénéfique pour la nutrition de tout l’organisme. Or, c’est principalement pour ses affinités avec le système digestif qu’il est le plus convoité. En effet, il supporte et améliore tout le processus digestif ainsi que les organes impliqués.
De l’entrée jusqu’à la sortie
En bouche, sa saveur amorce déjà la digestion en stimulant la sécrétion des sucs gastriques. Dans l’intestin, sa richesse en fibres solubles et insolubles assurent une élimination plus saine et plus complète du contenu intestinal. De plus, la présence d’inuline (un type de fibres) agit à titre de prébiotiques nourrissant les probiotiques du colon. Puisque l’élimination ne se fait pas seulement par les selles, l’artichaut stimule aussi la production d’urine. Ce légume est définitivement un champion de l’élimination !
Tant qu’à parler d’élimination…
Saviez-vous que les gras sont éliminés grâce à la bile ? Et oui ! Sans bile, notre corps parvient très mal à digérer et éliminer efficacement les lipides consommés. La cynarine (un polyphénol) contenue dans l’artichaut contribue à la production et la sécrétion d’une bile de bonne qualité.
Sans oublier le foie
Mais, que serait le système digestif sans le foie ? L’artichaut est un chouchou de notre organe hépatique. Rappelons brièvement ses fonctions. Le foie est notre appareil de détoxication par excellence. C’est lui, aider d’autres, qui a pour tâche de passer au peigne fin tout ce qui entre dans notre corps pour éliminer ce qui ne doit pas y rester. L’artichaut lui vient en aide avec une action à la fois protectrice et tonique. Parmi les ingrédients suggérés pour les cures de foie, ce n’est pas par hasard que l’on retrouve si souvent l’artichaut.
Mise en garde
On recommande de ne pas consommer l’artichaut si vous êtes une maman qui allaite puisque ce légume aurait tendance à faire diminuer la production de lait maternel. Aussi, si vous souffrez de calculs biliaires, vous devriez demander l’avis d’un médecin avant de consommer l’artichaut.
Cuisiner l’artichaut
Plusieurs adeptes de l’artichaut pourraient avoir des techniques de préparation différentes, mais en voici une bien simple pour l’apprêter et le consommer.
1- Retirer les feuilles dures ou abîmées. Trancher toute la tige, ou presque. Taillez le bout pointu des feuilles avec un ciseau.
2- Déposer l’artichaut dans un chaudron d’eau bouillante bien salée*.
3- Cuire de 20 à 45 minutes, selon la grosseur de l’artichaut. Pour savoir s’il est bien cuit, tirer une feuille. Elle devrait se détacher facilement.
Dans l’assiette
Une fois cuit, l’artichaut devrait être consommé tout de suite. Si vous attendez au lendemain, il risque d’y avoir une prolifération bactérienne entraînant une difficulté digestive et une diarrhée.
Préparez-vous une trempette pour accompagner votre artichaut. Souvent, on la suggère à base de mayonnaise et d’ail, mais allez-y selon vos goûts.
Pour le manger, tirez les feuilles une à une et faites-la simplement glisser entre vos dents pour en retirer la chair. N’en croquez pas un bout complet ! C’est seulement la partie pâle, celle la plus vers le centre, qui se mange. Répétez la manoeuvre jusqu’au centre de l’artichaut. Arrêtez au foin. Cette partie n’est pas comestible. S’il est bien cuit, tous ces petits poils s’enlèveront facilement. Une fois tout le foin enlevé, il vous reste le coeur, la partie la plus appréciée des amateurs.
Voilà ! C’est tout un travail, mais ça en vaut la peine. Ne vous laissez pas impressionner par son air peu invitant, l’artichaut a tant à offrir à votre santé. Apprivoisez-le et faites-lui une place dans voter assiette.
* La cuisson d’un légumes dans un chaudron d’eau bouillante n’est certes pas la meilleure technique en terme de préservation des nutriments. Les minéraux, étant hydrosolubles, auront tendance à quitter l’aliment vers l’eau. Par contre, il est possible de saturer l’eau avec du sel, limitant la diffusion des minéraux dans l’eau. Pour savoir si vous en avez assez mis, l’eau devrait avoir un goût salé bien soutenu.